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Les conditions économiques qui ont aidé à causer la Seconde Guerre mondiale

Entreprise : Les conditions économiques qui ont aidé à causer la Seconde Guerre mondiale

Observant l'ampleur des pertes en vies humaines et des destructions causées par la Première Guerre mondiale, les dirigeants de certaines des plus grandes puissances du monde ont organisé une conférence à Paris, dont ils espéraient que l'issue permettrait d'éviter qu'une telle dévastation ne se reproduise. Malheureusement, la combinaison d’un traité de paix mal conçu et de la plus grave crise économique que le monde moderne ait connu a entraîné une détérioration des relations internationales qui aboutirait à une guerre encore plus calamiteuse que celle qui l’a précédée.

Prétexte de paix

La triste ironie de la Conférence de paix de Paris qui a engendré le Traité de Versailles était que, malgré les meilleures intentions de ses auteurs pour assurer un monde de paix, le traité contenait un germe qui, semé dans le sol de la crise économique, donnerait lieu à la paix, mais à la guerre. Il s’agissait de l’article 231 qui, avec son étiquette «la clause de la culpabilité de la guerre», imputait la guerre à l’Allemagne et la nécessité de verser des indemnités de réparation à titre de sanction. Avec des versements de réparations aussi importants, l'Allemagne fut obligée de se rendre des territoires coloniaux et du désarmement militaire, et les Allemands étaient naturellement irrités du traité.

Dès 1923, la République de Weimar nouvellement constituée a commencé à retarder les paiements des réparations de guerre, ce qui a déclenché une réponse de représailles de la part de la France et de la Belgique. Les deux pays enverraient des troupes pour occuper le centre industriel de la vallée de la Ruhr, s'appropriant ainsi la production de charbon et de métaux qui y était produite. Comme une grande partie de la fabrication allemande dépendait du charbon et des métaux, la perte de ces industries a créé un choc économique négatif qui a entraîné une contraction sévère. Cette contraction, ainsi que l’impression continue d’argent par le gouvernement pour payer des dettes de guerre internes, ont généré une hyperinflation en spirale.

Alors que les prix et la stabilisation économique seraient finalement atteints - en partie grâce au plan américain Dawes de 1924 -, l'hyperinflation annihilait une grande partie de l'épargne vie de la classe moyenne. Les conséquences politiques seraient dévastatrices alors que de nombreuses personnes se méfieraient du gouvernement de Weimar, un gouvernement fondé sur des principes démocratiques libéraux. Cette méfiance, ainsi que le ressentiment suscité par le Traité de Versailles, se prêtaient à la popularité croissante de plus en plus de partis politiques radicaux de gauche et de droite.

Détérioration du commerce international

Le début de la Grande Dépression servirait à saper toute tentative de créer un monde d'après-guerre plus ouvert, plus coopératif et plus pacifique. Le krach boursier américain de 1929 a entraîné non seulement la cessation des prêts accordés à l'Allemagne dans le cadre du plan Dawes, mais également le rappel complet des prêts antérieurs. Le resserrement de la monnaie et du crédit a finalement conduit à la faillite de la plus grande banque autrichienne, la Kreditanstalt, en 1931, qui a déclenché une vague de faillites bancaires dans toute l'Europe centrale, notamment la désintégration complète du système bancaire allemand.

La détérioration de la situation économique en Allemagne a aidé le parti nazi, qui était un groupe marginal relativement petit à devenir le plus grand parti politique du pays. La propagande nazie qui reprochait au traité de Versailles une grande partie des difficultés économiques de l'Allemagne alimenta la popularité croissante de Hitler auprès des électeurs, qui le nommèrent chancelier allemand en 1933.

Plus globalement, la Grande Dépression aurait pour effet de motiver les nations individuelles à adopter davantage de politiques commerciales mendiant-voisin afin de protéger les industries nationales de la concurrence étrangère. Bien que de telles politiques commerciales puissent être bénéfiques au niveau individuel, si chaque pays se tournait vers le protectionnisme, cela servirait à réduire le commerce international et les avantages économiques qui en découlent. En effet, les pays qui n’ont pas accès à des matières premières importantes seront particulièrement pénalisés par l’absence de libre-échange.

De l'impérialisme à la guerre mondiale

Alors que les Britanniques, les Français, les Soviétiques et les Américains avaient de grands empires coloniaux vers lesquels se tourner pour avoir accès à des matières premières indispensables, des pays tels que l'Allemagne, l'Italie et le Japon n'en avaient pas. La détérioration du commerce international a entraîné la formation d'un plus grand nombre de blocs commerciaux régionaux, les nations «ayant» se formant en blocs le long des lignes coloniales, à l'instar du système britannique de préférences impériales.

Alors que les pays "démunis" cherchaient à former leurs propres blocs commerciaux régionaux, ils ont jugé de plus en plus nécessaire de recourir à la force militaire pour annexer des territoires dotés des ressources indispensables. Cette force militaire nécessite un important réarmement et, dans le cas de l'Allemagne, une violation directe du Traité de Versailles. Mais le réarmement a également renforcé le besoin de plus de matières premières et, partant, le besoin d’extension territoriale.

Des conquêtes impérialistes telles que l'invasion de la Mandchourie par le Japon au début des années 1930, l'invasion de l'Éthiopie par l'Italie en 1935 et l'annexion par l'Allemagne de la plus grande partie de l'Autriche et de certaines parties de la Tchécoslovaquie en 1938 témoignaient de la nécessité d'élargir les territoires. Mais ces conquêtes attirent bientôt la colère de deux des principales puissances européennes. Après l'invasion de la Pologne par l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la France déclarèrent la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939, marquant ainsi le début de la Seconde Guerre mondiale.

Le résultat final

En dépit de nobles aspirations à la paix, les résultats de la Conférence de paix de Paris ont davantage contribué à renforcer l'hostilité en désignant l'Allemagne comme l'unique instigateur de la Première Guerre mondiale. La Grande Dépression et le protectionnisme économique qu’elle engendrait serviraient alors de catalyseur pour que l’hostilité se manifeste dans la montée du parti nazi et dans la montée des ambitions impérialistes des nations du monde. Ce n'était alors qu'une question de temps avant que de petites conquêtes impérialistes ne mènent à l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale.

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