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Pourquoi ces pays européens n'utilisent pas l'euro

bancaire : Pourquoi ces pays européens n'utilisent pas l'euro

La formation de l'Union européenne (UE) a ouvert la voie à un système financier unifié et multinational dans une monnaie unique, l'euro. Alors que la plupart des pays membres de l'UE ont accepté d'adopter l'euro, quelques-uns, comme le Royaume-Uni, le Danemark et la Suède (entre autres), ont décidé de s'en tenir à leurs propres monnaies. Cet article examine les raisons pour lesquelles certains pays de l'UE ont fui l'euro et les avantages que cela peut conférer à leurs économies.

Il y a actuellement 28 pays dans l'Union européenne et neuf d'entre eux ne font pas partie de la zone euro - le système monétaire unifié utilisant l'euro. Deux de ces pays, le Royaume-Uni et le Danemark, sont légalement exemptés de l'adoption de l'euro (le Royaume-Uni a voté en faveur de la sortie de l'UE, voir Brexit). Tous les autres pays de l'UE doivent entrer dans la zone euro après avoir rempli certains critères. Les pays ont toutefois le droit de différer le respect des critères de la zone euro et de reporter ainsi l'adoption de l'euro.

Les pays de l'Union européenne sont diversifiés sur les plans culturel, climatique, démographique et économique. Les pays ont des besoins et des défis financiers différents. La monnaie commune impose un système de politique monétaire centrale appliqué uniformément. Le problème, cependant, est que ce qui est bon pour l’économie d’un pays de la zone euro peut être terrible pour un autre. La plupart des pays de l'UE qui ont évité la zone euro le font pour maintenir leur indépendance économique. Voici quelques raisons pour lesquelles de nombreux pays de l'UE n'utilisent pas l'euro.

  • Indépendance dans l'élaboration des politiques monétaires : depuis que la Banque centrale européenne (BCE) définit les politiques économiques et monétaires pour tous les pays de la zone euro, aucun État individuel n'a d'indépendance pour élaborer des politiques adaptées à ses propres conditions. Le Royaume-Uni, un pays autre que l'euro, aurait peut-être réussi à se remettre de la crise financière de 2007-2008 en abaissant rapidement les taux d'intérêt intérieurs en octobre 2008 et en lançant un programme d'assouplissement quantitatif en mars 2009. En revanche, la Banque centrale européenne a attendu jusqu'en 2015 pour lancer son programme d'assouplissement quantitatif (créer de l'argent pour acheter des obligations d'État afin de stimuler l'économie).
  • Indépendance face aux défis propres à chaque pays : chaque économie a ses propres défis. La Grèce, par exemple, est très sensible aux variations des taux d’intérêt, car la plupart de ses prêts hypothécaires sont à taux variable plutôt qu’à taux fixe. Cependant, étant liée par les réglementations de la Banque centrale européenne, la Grèce n’est pas indépendante pour gérer les taux d’intérêt de manière à profiter le plus possible à sa population et à son économie. Parallèlement, l’économie britannique est également très sensible aux variations des taux d’intérêt. Mais en tant que pays non-membre de la zone euro, il a pu maintenir des taux d’intérêt bas par le biais de sa banque centrale, la Banque d’Angleterre.
  • Prêteur indépendant de dernier ressort: L'économie d'un pays est extrêmement sensible aux rendements des obligations du Trésor. Là encore, les pays non-euro ont l'avantage ici. Ils ont leurs propres banques centrales indépendantes, qui peuvent jouer le rôle de prêteur en dernier ressort pour la dette du pays. En cas de hausse des rendements obligataires, ces banques centrales commencent à acheter les obligations et augmentent ainsi la liquidité des marchés. Les pays de la zone euro ont la BCE comme banque centrale, mais la BCE n'achète pas d'obligations spécifiques à un pays membre dans de telles situations. Le résultat est que des pays comme l'Italie ont été confrontés à des défis majeurs en raison de l'augmentation des rendements obligataires.
  • Indépendance des mesures de maîtrise de l'inflation : lorsque l'inflation augmente dans une économie, une réponse efficace consiste à augmenter les taux d'intérêt. Les pays non-euro peuvent le faire grâce à la politique monétaire de leurs régulateurs indépendants. Les pays de la zone euro n'ont pas toujours cette option. Par exemple, à la suite de la crise économique, la Banque centrale européenne a relevé ses taux d’intérêt par crainte d’une inflation élevée en Allemagne. Cette décision a aidé l'Allemagne, mais d'autres pays de la zone euro comme l'Italie et le Portugal ont souffert des taux d'intérêt élevés. (Voir également: Régulateurs financiers: qui sont-ils et que font-ils?)
  • Indépendance pour la dévaluation de la monnaie: les pays peuvent faire face à des défis économiques en raison de cycles périodiques d'inflation élevée, de salaires élevés, de réduction des exportations ou de réduction de la production industrielle. On peut gérer efficacement ces situations en dévaluant la monnaie nationale, ce qui rend les exportations moins chères et plus compétitives et encourage les investissements étrangers. Les pays non-euro peuvent dévaluer leurs devises respectives si nécessaire. Cependant, la zone euro ne peut pas modifier indépendamment la valorisation de l'euro. Elle affecte 19 autres pays et est contrôlée par la Banque centrale européenne.

Le résultat final

Les pays de la zone euro ont d'abord prospéré sous l'euro. La monnaie commune a entraîné l’élimination de la volatilité des taux de change (et des coûts associés), un accès facile à un grand marché européen unifié sur le plan monétaire et la transparence des prix. Cependant, la crise financière de 2007-2008 a révélé des pièges à l'euro. Certaines économies de la zone euro ont plus souffert que d’autres (la Grèce, l’Espagne, l’Italie et le Portugal en sont des exemples). En raison du manque d'indépendance économique, ces pays n'ont pas pu mettre en place une politique monétaire propre à favoriser leur propre reprise. L'avenir de l'euro dépendra de l'évolution des politiques de l'UE visant à relever les défis monétaires de chaque pays dans le cadre d'une politique monétaire unique.

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